les usines ALFA ROMEO

AVANT PROPOS

En tant que petit-fils d'ouvriers mécaniciens avions et autos, que fils d'Ouvrier Professionnel 1 de l'industrie automobile (la grande : CITROEN, SOFICA - FERODO - VALEO), j'ai à coeur de parler de ses lieux de luttes, de labeurs et de servitudes humaines où ont oeuvré et oeuvrent encore tant d'anonymes dont on ne parle jamais (ou si peu quand une usine ferme). MERCI A EUX, sans qui, nos voitures n'auraient pas vu le jour .

Les effectifs Alfa Romeo

Lors de la création de la société en 1910, Alfa compte 250 salariés, puis 2 200 en 1919 durant la phase de reconstruction après la première guerre mondiale. Cet effectif se réduit à 1 200 en 1920 pendant la première crise économique. Avec l'amélioration de la conjoncture et le développement et la diversification de l'entreprise, les effectifs passèrent à 6 000 en 1937 et franchirent le cap des 8 0005 durant la seconde guerre mondiale quand la production des moteurs d'avions devint prépondérante dans l'usine de Portello.
Après sa destruction, sa reconstruction et la reprise de la production automobile des années 1950, avec la mise en service des chaînes de montage de l'Alfa Romeo 1900, les effectifs tombent à un peu plus de 6 000 salariés. Avec l'ouverture de l'usine de moteurs d'avions à Pomigliano et de voitures d'Arese, en 1982, on compte 30 000 salariés : quelques milliers à Milan Portello, 8 000 à Pomigliano d'Arco et 19 000 à Arese.
La grave crise pétrolière des années 80 a pour conséquence de réduire les activités de l'usine d'Arese avec la baisse des effectifs ramenés à 16 000 en 1986 et à 9 500 en 1994. Actuellement, l'usine de Portello est démantelée, Arese n'occupe plus que 500 salariés en bureau d'études et Pomigliano d'Arco compte 6 000 salariés. C'est à Pomigliano que sont fabriquées tous les modèles de la marque à l'exception de la nouvelle MiTo. L'usine de Pomigliano a été fermée pendant trois mois de janvier à mars 2008 pour être entièrement restructurée et modernisée. Toutes les lignes sont hautement robotisées et le personnel a été formé aux nouvelles méthodes de travail.


Lieux de fabrication en Italie

Portello de Milan (1915-1985) Transfert progressif à Arese, le centre style étant le dernier service actif au Portello,
Pomigliano d'Arco (1939) ancien site de la division aviation,
Pomigliano d'Arco (1972) nouveau site industriel construit pour la fabrication de l'AlfaSud et qui est aujourd'hui le seul site de production actif d'Alfa Romeo,
Arese (1963-) transformé en 2000 par Fiat pour la production de véhicules avancés, type hybride, hydrogène et GNV. En 2008 seuls restent le musée et quelques services administratifs.

Portello est un quartier de Milan, qui fait partie de la Zone 8 de l'agglomération Milanaise.
Ce quartier est très connu car il abrite depuis de nombreuses décennies les pavillons du siège urbain de FieraMilanoCity de la Foire de Milan, réalisés au cours des années 1980.
Histoire

Les ateliers de l'usine Alfa Romeo de Portello étaient implantés dans la zone à cheval sur le périphérique extérieur de Milan. Cette usine a été démantelée dans les années 80.
Les pavillons de la Foire, situés au sud du périphérique, ont été inaugurés en 1997. A cette occasion la surface d'exposition a été augmentée de 74 000 m² ce qui lui permet d'offrir 348 230 m² de halls d'exposition. L'ouvrage, réalisé sans aucune subvention publique, représenta la première intervention de reconversion de terrains industriels à grande échelle de l'après guerre à Milan.
Actuellement les travaux de reconversion de la zone au nord du périphérique sont en cours. Sur cet immense terrain, un nouveau quartier résidentiel et un centre commercial sont en cours de construction et un parc public reliera les deux quartiers.
Origine du nom Portello

Le nom Portello provient de la Route communale du Portello, un ancien chemin rural qui reliait la capitale lombarde Milan à la ville de Rho, créée au début du xixe siècle, remplacé par la route nationale SS 33, baptisée route du Simplon.1
La route du Portello, qui correspond à l'actuelle Via Traiano, avait été nommée ainsi en raison de la présence d'une porte située dans les fortifications de la ville qui est située tout près de la gare de Milano Cadorna.


L' usine Alfa Romeo d'Arese mise en service au début des années 1960, était la plus importante du constructeur Alfa Romeo.
Le site industriel Alfa Romeo de Arese recouvrait une surface très importante à tel point qu'il était implanté sur deux communes voisines : Lainate et Garbagnate Milanese.
De nos jours, l'usine est complètement désaffectée ,attendu que le Groupe Fiat Auto, maison-mère d'Alfa Romeo, a décidé de déplacer le centre d'études à Turin et les lignes de production dans la nouvelle usine de Pomigliano d'Arco près de Naples.
Le site d'Arese occupait une position stratégique. Il était situé au centre des principales voies de communication du Nord de l'Italie :
les lignes Alta Velocità Ferroviaria, lignes à grande vitesse italiennes Milan-Turin, Milan-Rome, Milan-Bari, Milan-Venise-Trieste,
l'Autoroute des Lacs entre Milan et la Suisse, l' Autoroute Milan-Venise-Trieste, la Tangentiale Ouest de Milan
l'Aéroport de Milan Malpensa

Histoire du site

Les années 60
Cette nouvelle usine a été voulue et édifiée au tout début des années 60 pour remplacer l'ancienne usine du Portello devenue bien trop petite pour satisfaire à la demande croissante de voitures de la marque. La fabrication des voitures débuta en 1963 avec le nouveau modèle lancé par Alfa Romeo, la Giulia Sprint, et l'année suivante, la Giulia berline.
Les travaux furent menés tambour battant car déjà à l'époque, le respect des délais était primordial.
Les années 70 - 80
La fin des années 60 fut marquée par des luttes ouvrières très dures. La France a connu Mai 68, l'Italie l'automne 69. A l'époque, le constructeur Alfa Romeo était la propriété de l'Etat italien à travers l'IRI et les salariés obtinrent de nombreux avantages au point que l'usine fut surnommée la "Cathédrale de la Métallurgie".
Depuis sa création et jusqu'à la moitié des années 70, l'usine d'Arese et Alfa Romeo vécurent une période d'évolutions et de croissance perpétuelles. Cette phase connaitra une pause avec les deux crises pétrolières qui engendrèrent chez Alfa Romeo comme chez tous les autres constructeurs d'automobiles de gamme supérieure et sportive, une baisse importante des ventes. En 1982, l'usine d'Arese occupait environ 19.000 salariés et produisait 4 modèles distincts : l'Alfetta, la Nuova Giulietta, l'Alfa 6 et l'Alfetta GT et GTV. En 1986, l'IRI cèdera Alfa Romeo à FIAT Auto, et en 1987, le nombre de salariés était tombé à 10.000.
Les années 90 et 2000
En 1989 la Région Lombardie saisit le Tribunal Administratif suite à une plainte des riverains, et ordonne la réduction de l'activité industrielle du secteur peinture ce qui oblige à diminuer la production journalière de 800 à 400 voitures. C'est à partir de ce fait impensable dans une zone industrielle que l'activité sera fortement réduite avec pour conséquence une très forte chute du nombre de salariés. Lassé de ces conflits locaux, en 2002, Fiat revendra le site à AIG Lincoln, société spécialisée dans l'optimisation de la gestion immobilière, une activité tertiare sans bruit ni grand nombre d'ouvriers.
En 1992, la production de la berline Alfa 75 est arrêtée et le modèle est remplacé par l'Alfa 155, alors que l'usine Autobianchi de Desio est fermée. FIAT décide alors de déplacer la production de la Lancia Y10 de Desio à Arese, jusqu'en 1995, année où débutera la production du coupé Alfa Gtv. En 1997, après 10 ans de production et 270.000 exemplaires fabriqués, l'Alfa 164 disparait des chaines. Dès lors, la production de voitures devant rester très limitée, le nombre des salariés continue de baisser inexolablement jusqu'à atteindre 4.000. Fiat décide alors de suspendre toute production des modèles Alfa Romeo à Arese et d'y assembler des modèles écologiques électriques.
C'est le début du projet FIAT-VAMIA (Veicoli A Minimo Impatto Ambientale - Véhicules A Moindre Impact Environnemental) qui se concrétisera, à partir de 1998 avec le montage d'un moteur électrique et de batteries de traction sur la Fiat Seicento Elettra (produites dans l'usine Fiat Auto Poland de Tychy). La production de la Fiat 600 Elettra prend fin en 2001.
Les dernière voitures produites dans l'usine d'Arese de marque Alfa Romeo sont les modèles Alfa GTV et Spider en 2000. La production de ces modèles sera ensuite transférée chez le carrossier Pininfarina jusqu'à l'arret de leur production en 2005. L'usine d'Arese continua la fabrication de modèles écologiques comme la Fiat Multipla Eco et fabriquera jusqu'en 2005 les derniers moteurs V6 "Busso".
Situation actuelle et les projets[modifier]
Une possible utilisation de cet énorme site d'Arese, de plus de 200 hectares, pourrait être la création d'un pôle logistique. Un autre projet, élaboré par les autorités provinciales milanaises, a vu le jour en mai 2007 et consisterait à y installer toutes les activités de la communauté chinoise milanaise implantées actuellement "via Paolo Sarpi".
Il ne reste aujourd'hui du magbnifique site Alfa Romeo d'Arese que le "Museo Storico Alfa Romeo" et le "Customer Services Centre" du groupe Fiat. Le 30 octobre 2009, Fiat Auto a transféré le "Centro Stile Alfa Romeo", la division Powertrain, bureau d'études et laboratoires d'expérimentation des nouveaux moteurs à Turin. Les dernières créations du Centro Stile d'Arese sont la MiTo et la Giulietta.
Récapitulatif des voitures produites dans l'usine d'Arese
Photo Marque Modèle Début fabrication Fin fabrication Notes
Alfa Romeo Giulia GT 1963 1976
Alfa Romeo Giulia 1965 1977
Alfa Romeo 1750 1968 1971
Alfa Romeo 2000 1971 1977
Alfa Romeo Alfetta 1972 1984
Alfa Romeo Alfetta GT 1974 1987
Alfa Romeo Nuova Giulietta 1977 1985
Alfa Romeo Alfa 6 1979 1986
Alfa Romeo 90 1984 1987
Alfa Romeo 75 1985 1993
Alfa Romeo 164 1987 1997
Autobianchi Y10 1992 1995
Alfa Romeo GTV 1995 2000 en 2000 la fabrication a été transférée chez le carrossier Pininfarina à San Giorgio Canavese (Turin) et de Grugliasco (Turin)
Fiat 600 Elettra (VAMIA) 1998 2000 installation du moteur électrique et des batteries de traction sur des voitures produites dans l'usine Fiat de Tychy (Pologne)
Fiat Multipla Metano (VAMIA) 2000 2002 installation alimentation au gaz sur les voitures provenant de l'Usine Fiat-Mirafiori (Torino)
Une curiosité à signaler : 31 salariés de l'usine Alfa Roméo d'Arese ont été élus au Parlement italien et abandonnèrent leur poste pour siéger à partir de 2002.






Usine Alfa Romeo-Pomigliano d'Arco

L'usine Alfa Romeo de Pomigliano d'Arco, encore appelée localement Alfasud de Pomigliano a été renommée après une profonde restructuration de plus de trois mois qui a entrainé une suspension totale de la production en 2008 usine « Giambattista Vico »1 en hommage au philosophe Giambattista Vico, est un site de production terminal de Fiat Group Automobiles, implanté dans la région Campanie sur le territoire des communes de Pomigliano d'Arco et Acerra, dans la province de Naples.
Deux usines distinctes sont implantées à Pomigliano d'Arco et qui, à l'époque appartenaient toutes deux à Alfa Romeo : la première plus ancienne, où étaient construits les moteurs d'avions, et le site pour la construction automobile qui a été construit à la fin des années 1960 pour la future Alfa Romeo Alfasud. Actuellement l'usine compte environ 6 000 salariés, et construit la plupart des modèles de la gamme Alfa Romeo : 147, les 159 berline et SW ainsi que la GT
À la fin des années 60, Alfa Romeo disposait de deux sites de production : le premier datant de 1910, l'usine de Portello, dans un quartier à la périphérie (à l'époque) de Milan, le second était celui d'Arese inaugurée en 1963, situé au nord de Milan. À cette époque, le constructeur italien dépendait de l'organisme d'État IRI qui était la propriété du gouvernement italien, décida de prendre des mesures pour favoriser le développement industriel du Mezzogiorno, le sud du pays, et mettre ainsi un terme à l'immigration vers le nord des jeunes générations, en quête d'un travail rémunérateur. Ainsi, et contre l'avis du président d'Alfa Roméo de l'époque, Giuseppe Luraghi, l'État italien finança la construction d'une nouvelle usine automobile près de l'usine aéronautique Alfa Roméo existante "Alfa Romeo Avio" à Pomigliano d'Arco, tout près de Naples. C'est ainsi qu'est né le grand projet appelé "Alfasud".
À la fin des travaux de construction, Alfa Romeo dut recruter 15.000 salariés pour la nouvelle usine parmi 130.000 demandes. Les syndicats obtinrent, en outre, qu'une priorité soit accordée aux ouvriers qui avaient participé à l'édification de l'usine, comme les maçons et autres charpentiers. Ces ouvriers pleins de bonne volonté n'avaient aucune connaissance dans le domaine de la construction automobile, mais pour satisfaire à une volonté politique, un gigantesque programme de formation dut être mis en œuvre. La qualité des premiers modèles qui sortiront de l'usine en porteront les stigmates2.
Depuis 1910 et jusqu'à l'ouverture de l'usine de Pomigliano, sur le logo du constructeur italien, figurait en toutes lettres Alfa Romeo - Milano. Le nom de la ville Milan disparut en 1972 à tout jamais du logo.

La première automobile fabriquée dans l'usine de Pomigliano d'Arco sera le modèle Alfasud. Ce sera également la première Alfa Romeo à disposer de la traction avant, au grand désespoir des alfistes purs et durs.
Liste des modèles fabriqués jusqu'à nos jours

1972 à 1984 - Alfa Romeo Alfasud
1983 à 1995 - Alfa Romeo 33
1983 à 1987 - Alfa Romeo Arna
1992 à 1997 - Alfa Romeo 155
1994 à 2001 - Alfa Romeo 145
1995 à 2001 - Alfa Romeo 146
1997 à 2007 - Alfa Romeo 156
2000 à 2009 - Alfa Romeo 147
2003 à - Alfa Romeo GT
2005 à - Alfa Romeo 159

Desserte du site
Depuis le milieu des années 80, une ligne ferroviaire appartenant à la compagnie privée Ferrovia Circumvesuviana-SFSM dessert le site depuis la gare de Pomigliano d'Arco, sur la ligne FS Naples-Nola-Baiano. Cette ligne comporte deux gares, Pomigliano Alfa Lancia 2 et Pomigliano Alfa Lancia 4.

La fabricca del Portello .. l'usine Alfa Romeo de Milan au cinéma Et oui ... belle trouvaille découverte sur facebook .. un extrait du film "Rocco et ses frères" (Rocco e i suoi fratelli), film franco-italien de Luchino Visconti de 1960 avec Alain Delon, Renato Salvatori, Annie Girardot, et Claudia Cardinale ...




[youtube]<iframe title="YouTube video player" width="640" height="390" src="https://www.youtube.com/embed/r79V9lGiw1Q" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>[/youtube] Et si on n'y voit que peu d'Alfa Romeo .. on voit en revanche en gros plan les ouvriers et l'usine milanaise .. la fabbrica del Portello della Alfa Romeo Milano

La famille Parondi quitte sa région pauvre du sud de l'Italie. Rosaria, la mère, et ses cinq fils s'établissent à Milan. Bientôt, l'harmonie familiale vole en éclat, notamment avec l'arrivée de Nadia, une jeune fille dont deux des frères, Simone et Rocco, tombent amoureux.

superbe exposé !!

à noter que certaines Giulia berlines ont été fabriquées au Portello.... dont la mienne..(la chaine de montage n'etant pas totalement terminée)
.. on les reconnait entre-autres par leurs charnières de portières particulières totalement différentes de celles des autres Giulia Berline

pour l'usine du sud... de Naples est quant à elle marquée de quelques anecdotes..
Toute d'abord beaucoup d'Alfasud neuves étaient repeintes avant même leur livraison... à cause de la corrosion (!!)...
Pour le marché français, ces Sud etaient repeintes à Amberieu en Bugey... et parfois avaient droit à quelques retouches chez les concessionnaires...

et à la concession de Nantes dans les années 80, .. un client se plaignant de "clong clong" dans sa Sud Ti.. à fait decouper un bas de caisse.. un bock de bière y fut trouvé....
.. certains ont trouvé des journaux.. des sandwiches décomposés... etc...
la particularité de cette usine napolitaine etait d'avoir fait travailler sur les chaines de montage .. les ouvriers maçons, electriciens etc.. non expérimentés...qui avaient participés à la construction de l'usine... !!

Stph'

merci pour les anecdotes un ancien agent ALFA m'a indiqué qu'il lui arrivait relativement souvent d'avoir à repeindre les ailes avant des SUD avant la livraison.
Remarque quand on entend la sirène appelant les ouvriers au travail,on s'imagine leur enthousiasme débordant : Plutôt lugubre et sinistre cette sirène ...........

Mais ces tâches de rousseur ne font-elles pas le charme de nos maîtresses?

Ferruccio Ricciardi
L’échec de la démocratie industrielle dans l’Italie d’après-guerre : l’expérience du « conseil de gestion » chez Alfa Romeo, 1945-1951(pages 125 à 142)

Cet article analyse l’échec de la démocratie industrielle en Italie dans l’immédiat après-guerre (1945-1951) à partir de l’expérience du conseil de gestion des usines Alfa Romeo de Milan. Organisme issu de la politique fasciste de socialisation, le conseil de gestion est transformé par une volonté commune aux principaux partis politiques italiens (notamment les communistes et les socialistes) en instrument visant à l’implication accrue des travailleurs dans la gestion des entreprises. Ses prérogatives se résument dans des fonctions de consultation et d’expertise sur des sujets concernant l’organisation de la production et du travail. Dans le climat consensuel qui caractérise la Reconstruction, il constitue une amorce de coopération interprofessionnelle (y participent ingénieurs, cadres de production, ouvriers qualifiés…) et de dialogue avec la direction, avant de devenir un lieu de conflit syndical dans le cadre d’une détérioration progressive des relations entre les partenaires sociaux. L’exemple du conseil de gestion chez Alfa Romeo montre comment les tensions internes, pas seulement de nature politique, ont contribué à la transformation d’un instrument destiné à stabiliser les relations d’usine en un agent de ces mêmes tensions. L’éclatement du compromis qui était à la base du fonctionnement du conseil de gestion va de pair avec des changements techniques (le passage à la production en série) et organisationnels (l’arrivée d’un nouveau management) qui s’inscrivent dans une stratégie de rationalisation des activités de l’entreprise automobile italienne.

pour nos amis alfistes anglophones de NORMANDIE et d'aillleurs :
This article analyzes the failure of Italian industrial democracy in the immediate post-war years (1945-1951) by examining the experience of the Alfa Romeo (Milan) work council. A creation of fascist socialization policy, the work council was transformed after agreement between Italy’s principal political parties (in particular, socialists and communists) into an instrument intended to increase workers involvement in the business’ management. Its duties consisted of supplying advice and expertise concerning the organization of labor and production. In the climate of reconstructionera consensus, the work council initially represented a pivot of inter-professional cooperation (engineers, production managers and skilled workers all participated) and dialogue with ownership before later becoming a site of union conflict as relations between social partners progressively deteriorated. The example of the Alfa Romeo work council shows how internal tensions, not always political in character, contributed to the transformation of an instrument intended to stabilize factory relations into a cause of these very tensions. The collapse of the compromise upon which the work council was founded went hand in hand with technical (the advent of assembly line production) and organizational (the arrival of new management) changes that, taken together, constituted a strategy for rationalizing the activities of the Italian automobile enterprise

REPERES - FIAT : Cinq usines italiennes en quête d'avenir

Sur les cinq unités d'assemblage d'automobiles italiennes de Fiat, seules trois semblent actuellement assurées d'un avenir au sein du groupe turinois. Pomigliano d'Arco (près de Naples) s'interroge tandis que Termini Imerese, en Sicile, se sait condamnée.


Toutes activités confondues (automobile, composants, poids lourds, engins agricoles, équipements de construction), le groupe Fiat revendique 203 usines dans 50 pays (dont 70 en Italie et 62 en Europe). Et jusqu'à présent, il se félicitait plutôt que deux tiers de ses sites de fabrication soit situés hors d'Italie ainsi que du fait que moins d'un de ses employés sur deux le soit dans son pays d'origine, d'où il ne tirait plus qu'un quart de ses revenus en 2008.
Un quasi doublement de la production auto italienne d'ici à 2012

Mais en décembre dernier, le patron opérationnel du constructeur turinois, Sergio Marchionne, également à la tête de l'américain Chrysler désormais détenu par l'italien, a dévoilé un plan censé renforcer sa production d'automobiles dans son pays d'origine.
Objectif : fabriquer un million de voitures en Italie d'ici à fin 2011 contre 650.000 actuellement via notamment le rapatriement de certaines productions actuellement à l'étranger (à ajouter à 220.000 utilitaires légers contre 150.000 actuellement). Cela, à condition toutefois de bénéficier d'une " intervention radicale " de l'Etat italien et d'une plus grande " flexibilité du travail ", a-t-il insisté.
Relocalisation ou simple prétexte à une rationalisation d'un système de production qui, selon le groupe, doit visiblement être repensé pour tirer parti de synergies avec Chrysler et assurer sa compétitivité dans un monde automobile déjà surcapacitaire ?
Trois usines sauvées sur cinq ?

Car en Italie, Fiat fabrique 650.000 voitures par an avec un effectif de 22.000 personnes. Une productivité faible si on la compare à celle de son usine brésilienne de Betim qui produit 730.000 voitures par an avec moitié moins de salariés (9.400). Ou encore à celle de Tychy en Pologne dont la production annuelle atteint 600.000 voitures par an avec seulement 6.100 salariés. Résultat : sur ses cinq usines italiennes de véhicules particuliers, trois semblent pour le moment vraiment assurées d'un avenir au sein du groupe Fiat.

Mirafiori (Piemont). Inaugurée en 1939 par Mussolini, l'usine a, au départ, été conçue sur le modèle des grandes usines américaines pour fabriquer la 500 B. Aujourd'hui, l'établissement, qui demeure le coeur historique du système de production Fiat, fabrique des Fiat Punto (dont la productoin cessera en 2011), Idea et des monospaces Mutipla, actuellement en fin de vie, ainsi que des Lancia Musa et l'Alfa Romeo MiTo. En 2008, elle a ainsi assemblé 146.700 véhicules. En 2009, l'établissement qui emploie 5.840 salariés (alors que dix ans plus tôt il en comptait plus de 26.000) aurait accru sa production à 178.000 unités (selon les dernières estimations fournies par le constructeur). Il a été aussi choisi pour assembler à partir de 2011 un nouveau monospace compact disponible et 5 et 7 sièges, pour l'heure désigné sous le nom de code L0. Parallèlement, l'usine bénéficiera d'un vaste programme d'amélioration. Objectif : lui permettre notamment d'assembler plus de trois modèles sur la même chaîne comme c'est déjà le cas à Cassino.

Cassino (Latium). L'une des plus modernes du groupe, l'usine créée en 1972, fabrique des Fiat Bravo et Croma (prévue pour disparaître en 2011) ainsi que des Lancia Delta. En 2008, elle a ainsi assemblé 134.100 véhicules. En 2009, l'établissement qui emploie 4.300 salariés a toutefois vu sa production fléchir à 105.000 unités unités (selon les estimations fournies par le constructeur). Mais cette année, il accueillera la production de la nouvelle Alfa Romeo Giulietta, qui sera dévoilée au prochain Salon de Genève. Promis à devenir le centre d'excellence pour le segment C en 2011, le site bénéficiera d'investissements supplémentaires, a promis Sergio Marchionne.

Melfi (province de Potenza, Basilicate). Construite dans les années 90, l'usine dédiée aux modèles du segment B, fabrique la Fiat Grande Punto ainsi que l'Evo, lancée fin 2009. En 2008, elle a ainsi assemblé 217.500 véhicules.
En 2009, l'établissement qui emploie 2.280 salariés aurait porté sa production à 280.000 unités (selon les dernières estimations fournies par le constructeur).
Plus au sud, Pomigliano d'Arco s'interroge encore tandis que Termini Imerese se sait déjà condamnée.


Pomigliano d'Arco (région de Naples). Etablie en 1972, cette usine de la région de Naples fabrique actuellement des Alfa Romeo 147, GT ainsi que des 159 berlines et sportswagon (breaks) avec 5.200 salariés. En 2008, elle a ainsi assemblé 78.500 véhicules. Mais en 2009, sa production a fondu de moitié puisque, selon les dernières estimations disponibles, elle aurait avoisiné 36.000 unités.
En 2010, elle pourrait chuter sous ce niveau, les modèles qu'elle assemble s'étant surtout écoulés l'an dernier grâce à des aides gouvernementales aujourd'hui arrêtées. Un situation d'autant plus insupportable pour Fiat, qu'il y a trois ans, le constructeur a investi 100 millions d'euros pour moderniser le site.
En décembre, celui-ci avait laissé entendre que l'usine napolitaine pourrait hériter de la plate-forme A sur laquelle sera bâtie la remplaçante de la citadine Panda, actuellement fabriquée à 290.000 exemplaires par an en Pologne. Mais cette solution, qui ferait de l'usine napolitaine le deuxième plus gros site italien de Fiat, demanderait à nouveau des investissements considérables, avait pointé le constructeur, manifestement encore hésitant.
Depuis, les déclarations de Sergio Marchionne en décembre concernant un gel éventuel des financements dédiés à Alfa Romeo font planer des doutes supplémentaires sur l'avenir et de la marque déjà privée des usines d'Arese en 2000 et de Rivalta en 2001 et, a fortiori, sur celui de l'usine napolitaine.

Termini Imerese (Sicile) Etablie en 1970, l'usine sicilienne a, au fil des ans notamment produit des Cinquecento et des Panda. Aujourd'hui, l'établissement, qui emploie 1.400 personnes, n'assemble plus que quelque 21.900 lancia Ypsilon par an, à partir de pièces provenant largement de Turin. Une fois assemblées, celles-ci doivent encore parcourir 170 km avant d'embarquer, à Catane, pour pouvoir rejoindre le Vieux Continent. Au total chaque voiture montée dans l'unité sicilienne coûterait ainsi à Fiat 1.000 euros de plus que sur le continent, estime le constructeur qui vient d'accuser 840 millions d'euros de perte au titre de l'exercice 2009. Un surcoût constesté par les syndicats mais suffisantpour la condamner aux yeux de Sergio Marchionne qui a fixé son arrêt à 2011 et déjà prévu d'assembler la future remplaçante de l'Ypsilon en Pologne.
Un espoir électrique

Mais l'usine pourrait peut-être continuer à assembler des automobiles. Le ministère du développement économique italien examine en effet actuellement plusieurs projets. Parmi eux, celui du financier Simone Cimino, président du fonds d'investissement Cape Natixis qui souhaiterait reconvertir l'usine Fiat en unité de fabrication de petites voitures électriques en collaboration avec l'indien Reva. Une reconversion dans la veine de celle envisagée par Renault pour son usine de Flins. A moins que l'usine sicilienne n'échoit à un fabricant lombard d'autobus électriques ou à l'un des nombreux financiers et entrepreneurs italiens ou même chinois apparemment intéressés par ce dossier. Ikea et Gian Mario Rossignolo, le récent repreneur de De Tomaso, également cités parmi les candidats potentiels, auraient, eux, apparemment jeté l'éponge.
En attendant que ne se règle ce dossier de plus en plus politique, les usines VP de Fiat en Italie, seront en chômage techniques pendant deux semaines à partir du 22 février. En cause : le fort ralentissement des ventes depuis l'arrêt, en décembre, des aides gouvernementales. Car, si en janvier, les ventes de voitures neuves dans la péninsule ont encore grimpé de 30,2% sur un an, à 206.341 véhicules et celles de Fiat de 30,4%, à 66.081 unités, les commandes de voitures sont, elles, en baisse de 2% à 3% comparé au même mois de l'an dernier.
ARIELLE GONCALVES, Les Echos DU 03.02.2010

Ca semble bien mais j'ai pas tout lu!

vito116 a écrit:

Mais ces tâches de rousseur ne font-elles pas le charme de nos maîtresses?

tu prêches un convaincu... !!!

l'alfasud à été ma première alfa, il y a bientôt 22 ans.... et elle est toujours dans mon garage.... (cf photo en signature...)

Stph'

Elle a tout autant le temps de reprendre la rouille avant de rouler.........ca doit lui rappeler des souvenirs d'Italie...........



C'est le garage ou la Sud qui etait là avant ?

Alfa158 a écrit:Elle a tout autant le temps de reprendre la rouille avant de rouler.........ca doit lui rappeler des souvenirs d'Italie...........



C'est le garage ou la Sud qui etait là avant ?

j'ai roulé 45000 km avec..... quand même...


Stph'

Merci pour cet historique.
Tiens l'Y10 était fabriquée à Arese?
@+JP

une partie des Maserati Ghibli II (outre Modène) etaient fabriquées dans les usines Lambretta ...de Milan...

Stph'

vue satellite des usines désormais fermées d'ARESE

L'histoire des usines ALFA ROMEO c'est aussi ce qui suit :


En octobre 1958, la Régie Nationale des Usines Renault et la société Alfa Roméo ont conclu un accord de coopération industrielle. De cet accord est née la Renault-Italia. Elle peut ainsi construire et vendre en Italie par son propre réseau les Dauphine dont une partie des pièces lui sont envoyées de France directement par la Régie.
La Dauphine devient ainsi une Dauphine Alfa Roméo et est naturalisée Italienne. Côté pièces détachées la Renault Italia a l'exclusivité de la vente de pièces de rechange. Elle se fait aux filiales Alfa-Roméo.


C'est à l'usine de Portello, à Milan, que les lignes de montage de la Dauphine ont été situées à côté de celles des Giulietta. La ligne de montage est inaugurée les 3 et 4 Juin 1959 par le PDG de la Régie Nationale des Usines Renault, M. Pierre Dreyfus.



Principaux éléments spécifiques aux Dauphine Alfa Roméo :
- Batterie 12V
- Phares avant de marque Carello
- Catadioptres séparés des feux AR et fixés sur les grilles de la calandre AR
- Feux AR rouge et orange de marque Carello.
- Eclaireur de plaque AR (semblables aux autres modèles Export)
- Sur l' Ondine Alfa Roméo des éclaireurs de plaque chromés en forme de boule sont intégrés au pare choc AR (marque Carello).
- Démarreur 12V Magneti Marelli type MT 40C (des démarreurs Bosch furent également montés)
- Allumeur Magneti Marelli type S 98 A
- Régulateur 12V Magneti Marelli Type IR 32 C
- Dynamo 12V Magneti Marelli type DN 44 G (des dynamos Bosch furent également montées avec le régulateur correspondant
- Centrale clignotante 12V
- Bloc compteur spécifique écrit en italien
- Clignotants AV de forme rectangulaire semblables aux première Dauphine Gordini construites chez nous.
- Puis clignotants ronds Carello avec entourage chromé
- Klaxons de marque Marelli 12V
- Bocal de lave glace rigide.
- Feux de position sur les ailes AV
- Monogrammes Alfa Roméo sur les ailes AV


source :www.dauphinomaniac.org

et j'ai eu la chance de rencontrer lors d'un meeting à Cholet un des employés de la RNUR envoyés en 57-58 pour négocier avec alfa leur partenariat.

j'ai zappé son nom, mais il m'a raconté avoir couru dans les années 60 sur une Giulia Ti Super.. nous etions d'ailleurs assis à l'interieur de Mamie Giulia quand il me racontait ses souvenirs

Stph'

alfabiscione a écrit:et j'ai eu la chance de rencontrer lors d'un meeting à Cholet un des employés de la RNUR envoyés en 57-58 pour négocier avec alfa leur partenariat.

j'ai zappé son nom, mais il m'a raconté avoir couru dans les années 60 sur une Giulia Ti Super.. nous etions d'ailleurs assis à l'interieur de Mamie Giulia quand il me racontait ses souvenirs

Stph'

Génial, si ce Monsieur venait à lire ces lignes qu'il nous contacte sur le forum afin de nous conter sa vie professionnelle, ce serait super.


L'usine du Portello dans les années 50

Entrée des LOCAUX AUTODELTA SETTIMO de MILAN dans les années 60.

Aujoud'hui, ces locaux sont fermés.

quelle enorme patrimoine pour ces Italiens quand meme ............

vito116 a écrit:
Génial, si ce Monsieur venait à lire ces lignes qu'il nous contacte sur le forum afin de nous conter sa vie professionnelle, ce serait super.

je ne me souviens plus de son nom.. mais je me souviens qu'il etait normand..... de Caen....

si si....

c'etait ce jour là, au Meeting Aérien de Cholet (49)



Stph'

Ugo Gobbato .. un des dirigeants d'Alfa Romeo
Publié le 18 janvier 2009 par Frédérique Barteau d'alfavendée
Ugo Gobbato (1888-1945) est né à Volpago di Montello dans une famille d'agriculteurs. Après des études dans le domaine industriel, il acquiert une première expérience en Allemagne où il obtient un diplôme en ingénierie mécanique. Il travaille ensuite chez Fiat et en 1933 prend la direction de la marque Alfa Romeo après la difficile période de prise de contrôle par l’Etat.

Appelé à sauver le destin d'Alfa Romeo, Gobbato choisit de suspendre momentanément la production d'automobiles pour se consacrer aux moteurs d’avion et aux véhicules militaires. Sous sa direction, l'usine de Portello devient dès 1934 plus productive. Ugo Gobbato affirme que ses employés et sa production sont plus efficaces grâce à une remise en cause constante qui assure une production de qualité. Un an plus tard , Alfa Romeo est même prêt à produire l'équipement militaire italien en Éthiopie.

A l'approche de la seconde guerre mondiale, l'usine de Pomigliano d'Arco, alors en cours de construction, commence à fabriquer des moteurs d' avions et, en 1940 une nouvelle firme "Anonima Alfa Romeo Africa" est fondée.

Ugo Gobbato restera aux commandes de l'entreprise même sous l'occupation nazie. En 1941, les allemands contraignent la firme Alfa Romeo de s'allier avec d'autres constructeurs pour former le consortium CARIM. Les ateliers sont délocalisés dans des zones où le risque est moins important. La production est réorientée sur l'aéronautique (le consortium sera abandonné par les Allemands lors de leur retraite vers le nord). Gobbato réussira néanmoins à empêcher les allemands de délocaliser l'entreprise .. en Allemagne. Plusieurs fois même, il sauvera ses ouvriers antifacistes de la déportation et d'arrestations. Le 25 avril 1945, comme de nombreux autres dirigeants et industriels milanais, il est destitué de ses fonctions et poursuivi en justice pour pratiques antifascistes. Le 27, il est finalement déclaré innocent, les accusations contre Alfa Romeo étant infondées et les témoignages quaisi inexistants. Le 28 avril 1945, à quelques jours de la Libération, alors qu'il rejoignait l'usine de Portello à Milan, une voiture lui barre le passage. Un homme armé d'une mitraillette en sore et tire. Nombre de site indique "il meurt dans un mystérieux attentat" mais certains se défendent de cette phrase en rappelant l'histoire :

Toutes les sources : http://dadaetdom.unblog.fr/un-peu-dhistoire/les-grands-personnages/ugo-gobbato/ - http://www.alfistes.net/pages/historique.html -
http://www.autocadre.com/actualites/51-nicolas-romeo.html - http://mortidimenticati.blogspot.com/2007_02_01_archive.html - http://www.alfalegend.com/history_of_alfa_romeo.htm

Le Centro Stile Alfa Romeo historiquement basé à Arese (dans la région de Milan) va être rapatrié à Mirafiori (Turin) dès le 11 avril prochain.
(2011)

Une nouvelle page se tourne pour Alfa Romeo à Arese … après la fin de la production des Alfa GTV et Spider en 2000, les derniers V6 « Busso » en 2005 … c’est au tour du Centro Stile de quitter l’historique site Alfa Romeo d’Arese qui se réduit de jour en jour comme peau de chagrin.

Seul le Museo Storico Alfa Romeo et le Customer Services Centre du groupe Fiat restent pour le moment à Arese.





Le Centro Stile Alfa Romeo a vu naitre les dernières créations du Biscione, comme la MiTo et la Giulietta. Les 174 employés seront transférés sur le site turinois.

Un racheteur, vite!!!